Michel-Ange souffrait probablement d’arthrose

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Plusieurs hypothèses de maladies ont été attribuées à Michel-Ange. Grâce à l’analyse de trois portraits de Michel-Ange, datant de la Renaissance italienne, il est maintenant clair que Michel-Ange a été affligé par une maladie impliquant ses articulations.

Cette interprétation semble corroborée par la vaste correspondance avec son neveu, Leonardo di Buonarotto Simoni, qui révèle que l’artiste a souffert de « goutte », un terme général mal défini à cette époque, englobant toutes les problèmes arthritiques.

       Portrait de Michel-Ange par Jacopino del Conte, 1535

  Portrait de Michel-Ange Buonarroti, par Giulio  Caccini, 1595             

Les portraits obtenus dans les nombreuses années de sa vie (89 ans) illustrent le vieillissement progressif du maître. Ses mains sont représentées dans certains tableaux et peut-être aussi dans quelques sculptures. Il n’existe pas d’images spectroscopiques (méthode qui permet d’analyser la perte des couleurs sur les tableaux avec des rayons X) disponibles et pour cette raison, l’attentive observation des portraits est la seule méthode aujourd’hui en mesure d’interpréter les déformations de la main. De plus, aucune pathologie ne peut être confirmée à cause des autorités de l’Église de Santa Croce à Florence, qui ont interdit toute investigation scientifique.

« Le but de ce travail était de se concentrer principalement sur la maladie qui a affecté les mains du Maître » indique les auteurs de cette étude* parue dans The Journal of the Royal Society.

Le premier tableau étudié est daté de 1535 et représente l’artiste, âgé alors de 60 ans. Le peintre, Jacopino del Conte dessine sa main gauche pendante avec des signes d’arthrose (articulation non-inflammatoire).

Le deuxième tableau (1544) de Daniele Ricciarelli, ami de Michel-Ange (mieux connu sous le nom da Volterra), est probablement une copie de travail de del Conte.

En 1595 (36 ans après la mort de Michel-Ange), Pompeo Caccini représenta Michel-Ange dans son atelier en face du modèle original de David.

Les trois peintures étudiées montrent la main gauche de Michelangelo quand il avait entre 60 et 65 ans. Les historiens contemporains en ont déduit que  l’artiste était probablement gaucher. Peu de chercheurs, cependant, savent que Michel-Ange a beaucoup souffert d’arthrose au niveau des mains, notamment lors des quinze dernières années de sa vie.

« En outre, l’hypothèse de l’arthrite goutteuse de la main, comme principale cause de sa douleur peut être rejetée, principalement parce que aucun signe d’inflammation et aucun tophus peuvent être observés sur son extrémité », expliquent les chercheurs. Plus probable, sa souffrance peut être due à une modification dégénérative des petites articulations des mains qui peut être interprétée aujourd’hui comme de l’arthrose.

Les chercheurs soulignent aussi « le triomphe de Michel-Ange sur l’infirmité de ses mains » car il aura travaillé jusqu’à ses derniers jours. En effet, il est intéressant de noter que le travail continue et intense pourrait avoir aidé le Maître à garder l’usage de ses mains aussi longtemps que possible.

* « Osteoarthritis in the hands of Michelangelo Buonarroti » de Davide Lazzeri et al. Publié le 2 février 2016 dans The Journal of the Royal Society of Medecine.

Portrait de Michel-Ange Buonarroti, 1544






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