Ce que les guérisseurs mayas peuvent nous apprendre sur le cancer

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Une nouvelle recherche montre comment les guérisseurs mayas perçoivent le cancer au-delà du corps physique.

Le cancer est de plus en plus étudié comme une maladie personnalisée, où la compréhension de notre constitution génétique spécifique peut mener à une prévention, un dépistage et un traitement plus précis. Pourtant, la culture d’où nous venons est également importante, selon un travail récemment publié dans le Journal of Global Oncology.

Cette découverte découle d’une recherche portant sur les points de vue traditionnels des guérisseurs mayas sur le cancer. Les guérisseurs mayas pratiquent au Guatemala depuis plus de 2 000 ans, transmettant leurs connaissances par les traditions orales et par l’apprentissage. Aujourd’hui, dans ce pays de 5,4 millions d’habitants, près de la moitié de la population dépend encore de la médecine maya traditionnelle, pour de nombreuses raisons. Dans certaines régions, il n’y a pas d’accès à la médecine occidentale et la médecine occidentale est plus chère alors beaucoup de gens préfèrent simplement les méthodes médicales Maya.

Les chercheurs ont mené des entrevues auprès de 67 guérisseurs, dans de nombreux groupes ethniques et linguistiques à travers le Guatemala. Bien que près de la moitié d’entre eux étaient analphabètes, 85% connaissaient le mot «cancer» et comprenaient que la malignité était la caractéristique principale de la maladie. Ils comprennent également les origines du cancer de la même manière que les médecins occidentaux, citant des facteurs de risque tels que manger des aliments nocifs, l’hérédité, et des facteurs de style de vie tels que le tabagisme ou le travail autour de nombreux produits chimiques toxiques.

Mais une différence clé est que les guérisseurs Mayas ont aussi la perspective que le cancer n’est pas limité au corps physique, mais inclut également un déséquilibre du soi émotionnel, du mental et de l’esprit. Le traitement maya du cancer, par conséquent, est plus holistique et cherche à rétablir cet équilibre. Les praticiens emploient des méthodes telles que la nutrition, la thérapie végétale et les bains de désintoxication, ainsi que certaines techniques spirituelles et psychologiques qui sont plus difficiles à traduire aux concepts médicaux occidentaux.

« Alors que l’incidence mondiale du cancer continue de croître, il est essentiel que les fournisseurs de soins de santé comprennent différentes perspectives culturelles et sociales sur le cancer », a écrit Don Dizon, MD, de l’American Society of Clinical Oncology. « Cette étude révèle un chevauchement important entre la médecine Maya et occidentale, offrant des perspectives qui peuvent aider les fournisseurs de soins de santé à communiquer plus efficacement avec les patients de tous les milieux. »

L’étude avait plusieurs points à retenir. Premièrement, elle a suggéré que si les fournisseurs de soins de santé traitent des patients dans des contextes multiculturels, ils ont besoin d’une formation sur la façon dont les différentes cultures perçoivent le cancer. Deuxièmement, elle recommandait d’accroître la recherche fondée sur des données probantes sur l’efficacité de la médecine traditionnelle. Enfin, elle a appelé à l’établissement de lignes directrices sur la manière d’intégrer la médecine traditionnelle et occidentale.

 


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