Les bienfaits du safran sur la dégénérescence maculaire

Temps de lecture : 6 minutes

Imprimer





Le pouvoir du safran sur la dégénérescence maculaire

La Dégénérescence Maculaire Liée à l’Âge ( DMLA ) est une maladie dégénérative de la rétine d’évolution chronique qui débute le plus souvent après l’âge de 50 ans.

Elle touche sélectivement la région maculaire, c’est à dire la zone centrale de la rétine, entraînant une perte progressive de la vision centrale. Elle laisse habituellement intacte la vision périphérique ou latérale.

maculaire

La rétinopathie  ischémique et la dégénérescence maculaire liée à l’âge sont les principales causes de cécité chez l’homme.

L’une des caractéristiques communes  de ces maladies est la réduction du flux sanguin dans la rétine.

Or différentes études ont  montré  que la crocine  présente dans le safran  pouvait augmenter le flux sanguin dans la rétine et la choroïde et faciliter la régénération de la fonction rétinienne.

La rétine est un tissus neurosensoriel dont le rôle est de capter les rayons lumineux et de transmettre les informations visuelles au cerveau.

Quant à la choroïde, riches en éléments vasculaires et nerveux, elle est considérée comme la membrane nourricière de l’oeil.

Selon les auteurs des études résumées ci-dessous, le flux sanguin a pu être augmenté grâce à une meilleure vasodilatation des vaisseaux, améliorant ainsi l’oxygénation et l’apport nutritif aux principaux éléments de la rétine.

degenerescence-maculaire

Les chercheurs nous indiquent que la crocine du safran peut être utilisée pour traiter la rétinopathie ischémique et la DMLA.

saf0Rappelons que la crocine est un caroténoïde naturellement présent dans la safran et à l’origine de sa couleur.

Depuis l’antiquité, le safran a été employé dans la médecine traditionnelle pour ses nombreuses propriétés santé, mais son action sur la vision est une découverte récente qui démontre à nouveau l’incroyable pouvoir médicinal de cette épice.

Les avancées récentes de la recherche nous permettent progressivement de mieux comprendre l’action du  safran et de ses éléments actifs dans les cas de maladies dégénératives dont la DMLA et la rétinopathie  ischémique.

Découvrez les résultats des études montrant le pouvoir du safran en prévention de la dégénérescence maculaire liée à l’âge

Etude SSIRF 2010

Cette étude réalisée chez l’homme a permis d’ évaluer l’impacte d’une supplémentation de safran dans les cas de dégénérescence maculaire liée à l’âge, au stade précoce de la maladie.

Les médecins ont tout d’abord sélectionné vingt-cinq patients  atteints de DMLA, au stade initial de la maladie.
De façon aléatoire, les chercheurs ont donné aux 25 sujets de l’étude, soit du safran (20 mg par jour), soit un placebo, et ce durant 3 mois.

A l’issue de cette période, les groupes ont été inversés pour une durée de 3 mois supplémentaires. Les patients du groupe safran des 3 premiers mois ont pris ensuite le placebo.

Les résultats sont sans conteste, le safran à la dose de 20 mg a pu améliorer significativement la fonction rétinienne chez les personnes atteintes de DMLA au stade précoce de la maladie.

Les auteurs de l’étude précisent que ces résultats positifs démontrent l’intérêt des caroténoïdes alimentaires et notamment du safran en prévention de la DMLA.
Ils considèrent que ces résultats ne peuvent s’expliquer par les seules propriétés antioxydantes de l’épice et confirment que cette voie doit continuer d’être explorée pour découvrir l’action précise du safran sur la DMLA.

Etude ALFUSO 2012

Suite à l’étude précédente qui a montré que la supplémentation de safran à court terme améliorait la sensibilité rétinienne dans la dégénérescence maculaire. Les chercheurs ont voulu connaître l’action du safran sur une période beaucoup plus longue.

Ils ont sélectionné vingt-neuf patients atteints  de DMLA, âgés de 55 à 85 ans.

Les chercheurs leur ont prescrit 20 mg de safran par jour mais cette fois-ci, sur une période de plus d’1 an.

Les résultats confirment ceux de l’étude précédente, la supplémentation de safran a effectivement permis d’induire une amélioration à long terme de la fonction rétinienne. Au delà des résultats objectivés, tous les patients ont déclaré une amélioration subjective de la qualité de leur visionet de leur qualité de vie.

Tandis que plusieurs  études ont montré les effets positifs de la supplémentation d’antioxydants sur la fonction rétinienne, toutes étaient beaucoup plus limitées dans leur durée et par le nombre de sujets sélectionnés.

C’est la principale étude au long cours démontrant l’impacte positif d’une prise de safran sur la fonction rétinienne dans la DMLA.

Les chercheurs suggèrent que ces résultats sont  liés en grande partie à l’action antioxydante du safran.

graphique-etude-safran

Etude EOCAOO 1999

La rétinopathie ischémique et la dégénérescence maculaire liée à l’âge sont les principales maladies oculaires qui causent la cécité. Comme nous l’avons évoqué, les recherches ont montré que la raison principale de ces maladies est liée à la réduction du flux sanguin dans la rétine et la choroïde.

Lors de cette étude, les chercheurs ont donné, non pas du safran, mais un des constituants actifs du safran, la crocine.

Rappelons que la crocine est un caroténoïde naturellement présent dans la safran, à l’origine de sa couleur.

Les chercheurs ont pu constater que le flux sanguin s’est nettement accru grâce à une meilleure vasodilatation, avec pour conséquence une augmentation de l’oxygénation et de l’apport nutritif aux structures rétiniennes.

Ces résultats indiquent que des analogues de crocine (différentes formules chimiques)  pourraient être employés pour traiter le rétinopathie ischémique et/ou la dégénérescence maculaire liée à l’âge.

Les auteurs précisent que les analogues  de la crocine, tels que crocin-1 et crocin-2, étaient moins efficaces que des analogues tels que crocin-3 et crocin-4.

Ces connaissances constituent des bases importantes pour de futures recherches sur l’action du  safran et ses constituants en prévention ou en traitement de la DMLA et de la rétinopathie ischémique.

Safran et DMLA

Jonathan Stone professeur à l’université de médecine de Sydney déclare que le safran pourrait être la réponse pour les victimes de dégénérescence maculaire, particulièrement fréquente en Australie.

Le Dr Stone après avoir effectué des expérimentations chez l’homme et l’animal, nous indique que le safran a une action sur les cellules endommagées de la rétine, en activant leur réparation et leur régénération.

Les traitements à base de safran ont permis de recouvrer en partie la perte de vision, suivi d’une stabilisation durant 12 à 15 mois.

Le Dr Stone précise que ces résultats ont été obtenus avec des petites doses de safran mais il déconseille les fortes doses.

Pour le  Dr John Grigg, professeur à l’institut de la vue à l’université de Sydney, il confirme que le safran a un fort pouvoir antioxydant qui peut effectivement aider à protéger la vision.

Etudes chez l’animal

Des études menées chez le rat ont aussi montré l’action bénéfique du safran sur la rétine.

Après avoir donné du safran à des rats, ces derniers ont été exposés à une lumière très intense induisant une dégénérescence très rapide de la rétine.

Les résultats ont montré une  protection de la rétine chez les rats supplémentés en safran, ainsi qu’une action positive sur l’expression de certains gènes favorisant la protection de l’œil.

La couche de photorécepteur a été en grande partie préservée chez les animaux ayant  été supplémentés avec du safran.

Ces résultats prouvent selon les chercheurs, que le safran peut protéger, les photorécepteurs contre l’effort rétinien, la morphologie et la fonction de la rétine.

Les constituants du safran comme la crocine, la crocétine qui sont des dérivés des caroténoïdes, ont des propriétés antioxydantes remarquables, responsables en grande partie des bénéfices santé du safran.

Compte tenu des connaissances actuelles, les chercheurs nous indiquent que les avantages d’un traitement à base de safran seraient liés à sa puissante action antioxydante, responsable de la protection des photorécepteurs rétiniens, du maintien de leurs morphologies et de leur fonctions.

Ces résultats bénéfiques, seraient en grande partie liés aux dérivés antioxydants de la crocine et de la crocétine du safran.

Les chercheurs soulignent cependant que ces résultats  ont été obtenus chez des patients aux premiers stades ou à un stade modéré de la maladie DMLA.

Ils précisent que  d’autres études sont nécessaires afin d’évaluer le rôle du safran à un stade plus avancé de la maladie.

Notons au passage que les résultats positifs de ces études chez l’homme ont été obtenus avec seulement 20 mg de safran par jour.

SONY DSC

Source (cliquez sur le lien)