l’Ayurvéda : comment l’intégrer dans notre alimentation ?

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Alimentation et Ayurvéda

L’Ayurvéda est la médecine traditionnelle de l’Inde. On y retrouve l’ensemble des pratiques thérapeutiques élaborées au fil des millénaires dans l’antique sous-continent indien. En sanskrit, « Ayur » signifie « Vie » et « Véda » signifie « Vérité » ou « Savoir ».

Voyons comment nous pouvons intégrer dans notre alimentation des approches simples, issues de l’Ayurvéda, cet art ancien qui peut contribuer à préserver et à améliorer la santé de tous par des pratiques simples et peu coûteuses.

Laisser l’organisme métaboliser la nourriture

L’alimentation joue un rôle prépondérant en Ayurvéda, qui accorde beaucoup d’importance à la digestion et à la métabolisation efficace de la nourriture. L’Ayurvéda observe attentivement les saveurs et leurs effets pour rétablir l’équilibre lorsque celui-ci est rompu. Avant de pouvoir soigner un organisme malade en lui administrant des remèdes, il est primordial de s’assurer que ce qui a été ingéré précédemment soit bien métabolisé.

Pour ce faire il s’agit de :

  • Diminuer les portions
  • Manger une nourriture facilement assimilable
  • Stimuler le feu digestif au moment des repas. (On utilise les saveurs amères et piquantes, lesquelles activent la sécrétion des sucs digestifs. L’amer, refroidissant, tonifie et purifie le foie, tandis que le piquant, lui, est réchauffant.)

Manger de petites quantités aux repas contribue à maximiser notre énergie. La digestion utilise beaucoup d’énergie et nous avons tendance à être fatigués après les repas lorsque les portions sont trop grandes.

Nous devrions cesser de manger lorsque nous commençons à repousser certains ingrédients dans l’assiette pour nous concentrer sur nos favoris, un signe que nous mangeons alors uniquement pour gratifier nos sens plutôt que pour combler notre appétit.

Dé – jeûner

Il est recommandé en Ayurvéda d’observer quotidiennement un jeûne de 14 heures entre le dernier repas au soir et le déjeuner le lendemain. Lorsque l’on « dé – jeûne », on met fin à une période prolongée sans nourriture, aussi convient-il de commencer avec de petits aliments faciles à digérer avant d’engouffrer un gros repas.

Les trois doshas

En Ayurvéda, les doshas sont des paramètres d’après lesquels nous analysons l’état d’équilibre des êtres vivants, afin d’expliquer leurs comportements. Le mot sanskrit « dosha » signifie littéralement impureté, ou état impur, signifiant qu’il suffit de bien peu pour rompre l’équilibre d’un organisme vivant.

Il y a trois doshas : vata correspond aux mouvements, pitta représente les transformations chimiques et kapha symbolise la stabilité.

Par ailleurs, les notions de doshas et de saveurs en Ayurvéda fournissent des paramètres d’après lesquels on peut adapter la diète d’une personne. Il s’agit d’ajuster son alimentation selon la constitution de l’individu et les conditions extérieures, le climat par exemple, de manière à prévenir les malaises et les problèmes de santé courants.

Les six saveurs

Une même substance peut parfois combiner tous les goûts mais, généralement, une ou deux saveurs prédominent.

Il n’y a pas de traité définitif rédigé sur les saveurs des aliments, aussi faut-il exercer nos sens et nos perceptions pour tenter d’extrapoler les effets d’une consommation quotidienne d’un aliment donné.

Les saveurs sont énumérées ci-dessous dans l’ordre du plus au moins anabolisant (qui favorise la croissance des tissus) pour le corps, accompagnées des éléments qui correspondent à leurs propriétés.

Sucré : Agrave Kapha, pacifie Pitta et Vata. Éléments eau et terre. Potentiel refroidissant.

Acide/sûr : Agrave Pitta et Kapha, pacifie Vata. Éléments feu et eau. Potentiel réchauffant.

Salé : Agrave Kapha et Pitta, pacifie Vata. Éléments eau et feu. Potentiel réchauffant.

Amer : Agrave Vata, pacifie Kapha et Pitta. Éléments espace et air. Potentiel refroidissant.

Piquant : Agrave Pitta et Vata, pacifie Kapha. Éléments feu et air. Potentiel réchauffant.

Astringent : Agrave Vata, pacifie Pitta et Kapha. Éléments terre et air. Potentiel refroidissant.

En terminant, il est essentiel à notre bien-être que la nourriture demeure satisfaisante, plaisante à manger. Il faut donc parfois trouver un compromis pour apprêter des aliments que nous devrions consommer de façon à trouver du plaisir à les manger. De même, une diète trop contraignante peut devenir plus stressante que bénéfique si elle est appliquée avec trop de rigidité.





Source

Références : Dr. Frawley, David and Dr. Lad, Vasant, The Yoga of herbs, Motilal Banarsidas Publishers, Delhi, 1994. 252 p. (Disponible en français sous le titre Divinité des plantes)
Dwarakanath, C. Digestion and Metabolism in Ayurveda, Chowkhamba Krishnadas Academy, Varanasi, Krishnadas Ayurveda Series # 42, 2003. 361 p.
Pandey, Gyanendra. Dravyaguna Vijnaana, vol. 1-3, Chowkhamba Krishnadas Academy, Varanasi, 2005.
Vaagbatha, trad. : Murthy, K. R. Srikantha, Ashtanga Hrdayam, vol. 1-3, Chowkhamba Krishnadas Academy, Varanasi, Krishnadas Ayurveda Series # 27, 2003.